Nous avons rencontré le premier tiers-lieu labellisé Tiers-Lieux Normandie, et il est situé au Petit-Quevilly dans l’agglomération de Rouen. Ce tiers-lieu, multi activités est une sorte de micro-usine urbaine mélangée à un hub créatif. Caroline, l’animatrice du tiers-lieu aime à dire que c’est une sorte de port d’attache.
Une histoire de couple, mais pas que…
Caroline et François sont à origine de ce projet qui part de la volonté de créer un atelier partagé autour de l’artisanat du bois et qui s’est étendu à d’autres professions. C’était en 2014, le mouvement des makers et de fablabs comptait de plus en plus d’adeptes, et des rencontres avec des FabLabs parisiens ont permis de structurer le projet grâce aux compétences de Caroline.
Très tournée vers les techniques d’intelligence collective Caroline organise des réunions publiques pour parler de leur projet et immédiatement ils ont su fédérer. Après la création d’une association de préfiguration, une première réunion a eu lieu au Café couture à Rouen, 40 personnes avaient répondu présentes. Très rapidement près de 200 membres étaient rassemblés autour du projet, sans même avoir de lieu. Accompagnés par le dispositif Éco Région Solidaire mis en place par la Région Normandie, ils ont structuré leur projet pour finalement ouvrir en septembre 2017 sur la commune limitrophe de Rouen, le Petit-Quevilly.
Des ateliers partagés, un fablab, un espace de coworking
C’est la communauté initiale qui est à l’initiative de ces premiers usages. C’est par de nombreux entretiens avec les membres que les besoins ont été identifiés. Ainsi la nécessité d’un lieu hybride apparu avec des activités complémentaires était cohérent avec l’état d’esprit du lieu. La mise en œuvre de plusieurs usages dans un seul lieu n’est pas chose aisée. En effet cela implique des aménagements, des contraintes différentes. Mais cela à l’avantage de la richesse des mélanges, des échanges. Il faut provoquer les échanges, les rencontres entre les différentes communautés.
Par ailleurs cela permet de garder une certaine flexibilité et de permettre au lieu non pas d’être figé dans le temps, mais d’être évolutif en fonction des besoins de la communauté, et du territoire. À l’heure actuelle trois usages cohabitent ensemble dans ce tiers-lieu. Un espace de coworking, un FabLab, un labo photo argentique, un studio photo et un atelier de menuiserie. Occasionnellement un café culturel est ouvert pendant des événements comme des expositions ou des concerts. De nombreux projets sont en cours et notamment la cocréation d’un jardin partagé en partenariat avec une association locale pour l’année prochaine. Le principe sera d’ouvrir son accès aux habitants du quartier pour créer du lien entre les usagers du lieu et les gens du quartier.
Savoir donner envie
Le Petit-Quevilly est une commune pleine de diversité et le Kaléidoscope est bien intégré dans son environnement. En effet de nombreux partenariats avec les entreprises, les associations de proximité et les collectivités font de ce lieu une plaque tournante des activités qui gravitent autour des services offerts par la coopérative. Par exemple dans le quartier beaucoup de gens se sont déjà déplacés, un voisin, retraité, a invité son petit fils à une formation imprimante 3D proposée par le FabLab. Les habitants investissent aussi le lieu lors des évènements culturels accueillis ou organisés par la coopérative.
Le label Tiers-Lieux Normandie
L’intérêt du label c’est de créer une interface d’échanges entre pairs sur les problématiques rencontrées par les tiers-lieux Normandie. Cela permet de monter des projets communs à plus grande échelle comme par exemple le projet mobilités autour de la problématique du télétravail.