Le nom sonne comme l’évocation d’un pénible labeur souterrain mais le lieu, avec ses ouvertures lumineuses, ses vitrines et ses puits de lumière, n’a rien d’une mine. Situé au centre de la petite ville de Courseulles-sur-Mer, il a ouvert ses portes en 2018.
Une reconversion réussie.
« Au Charbon » est né du projet de Séverine et Michel Benoist qui ont été séduits par le lieu alors tombé en désuétude, un site riche d’une longue histoire familiale, témoin de l’époque de l’après-guerre et de la reconstruction de Courseulles sur Mer.
Ils ont entrepris, pendant trois ans, de réaménager l’ensemble des bâtiments existants, datant des années 50. Leur projet s’est construit sur l’optimisation et l’utilisation des matériaux d’origine (béton, bois, carrelage, vitres anciennes, escaliers) pour garder l’esprit et l’âme du lieu au fur et à mesure de l’arrivée des créateurs et travailleurs d’horizons différents.
« Au Charbon » est devenu progressivement à la fois une petite manufacture, avec sa façade habillée de bois et ses ateliers abritant artistes et artisans (graveur, mosaïste, sculpteur, ébéniste…), un centre de coworking proposant des bureaux individuels et partagés répartis sur deux étages, accueillant ainsi des entreprises et des travailleurs indépendants (directrice artistique, chercheurs, informaticien, consultant…). Elle est aussi un lieu d’animation ouvert à tous avec des espaces dédiés aux activités culturelles (ateliers créatifs, expositions…).
L’espace central au rez de chaussée percé de nombreuses baies vitrées ouvre sur une belle cour, propice à l’organisation d’événements et sur l’espace public donnant sur une longue vitrine allant de l’espace expo jusqu’à l’atelier du traiteur cambodgien, en passant par l’atelier de gravure, la salle de réunion et le grand portail de la cour. L’ensemble formant un tout harmonieux, lumineux et accueillant.
D’avantage qu’un lieu, une nouvelle approche du travail.
A contre-courant des hypermarchés du Coworking, Au Charbon s’inspire de sa propre histoire chargée de l’humilité et de la sincérité qu’on trouvait dans les entreprises d’hier, quand le travail était dur et difficile.
A la rencontre du passé et du futur il y a l’instant présent, le lien aux anciens, les ateliers, une toile posée là, le jeu des couleurs et des matières, la poésie des résidents dans un lieu de vie, des personnes authentiques qui échappent au clonage d’une époque.
Nous veillions au bien-être de chacun, dans une ambiance familiale et d’entraide. Sans l’avoir prémédité l’orientation vers l’économie durable s’est dessinée, avec notamment la présence d’un consultant en conditionnement bio-ressourcé, d’une entreprise spécialisée dans la filtration de l’air en milieu industriel et d’un ébéniste qui recycle le bois de palette pour créer ses meubles. Nous organisons également des événements et des expositions artistiques. »
L’innovation « Au Charbon » n’est pas seulement liée au numérique ou à la nouvelle économie, mais aussi à la relation au travail et aux autres, dans un environnement créatif, pluridisciplinaire à taille humaine qui permet la production personnelle et les projets collaboratifs.
Comme le souligne Séverine Benoist, « Au Charbon » a également la vocation de participer au dynamisme économique du territoire en révélant des synergies qui pouvaient s’ignorer jusqu’alors avec les acteurs locaux notamment les commerçants et les collèges. La petite ville de Courseulles sur Mer par sa taille et son attractivité est une opportunité au développement de nouveaux partenariats autour de l’économie circulaire.
Au Charbon est à l’image de notre société qui rêve d’authenticité, de sens dans la relation au travail, de qualité de vie dans le respect des enjeux environnementaux.